Morse devrait être en vacances en Grèce mais une vieille affaire - la mort d’un bedeau de St. Frideswide - l’intrigue. Surtout quand le pasteur de la dite église tombe de son toit ! Accidents ou meurtres ? Morse s’y met, enquête sur de drôles de paroissiens et de paroissiennes, est troublé par l’une d'entre elles, réfléchit, fait un tour au pub et suit son intuition, pendant que la liste des morts d’allonge.
Dans Service funèbre (Service of all the dead), Morse abandonne les errements des universitaires oxoniens pour découvrir les turpitudes de certains membres d’une bonne vieille paroisse anglicane. Sur fond d’adultères, de rumeurs de pédophilie, de malversations, de rivalités fraternelles, l’affaire se complique : cinq meurtres, autant de mobiles, quelques alibis… Décidément, la communauté de Saint Frideswide - un vicaire, un organiste, un bedeau et même la femme de ménage – a bien des choses à cacher. Au-delà de l’enquête policière proprement dite, c’est la structure du roman qui en constitue l’originalité : les quatre parties prennent le nom d’un deslLivres de l’Ancien (Premier et second livre des Chroniques, Ruth) et du Nouveau Testament (Apocalypse de Jean), chacune utilisant des genres distincts : narration pour les deux premières, puis procès-verbal d’interrogatoire et enfin témoignage devant le tribunal.
Il se rappela la première fois qu'il était allé à la messe à St. Frideswide et la femme qui chantait à côté de lui : « Lave-moi et je serai blanc comme neige. » Quelle idée merveilleuse ! Le Tout-puissant en train d'effacer l'ardoise. Non seulement il pardonnait, mais il oubliait. Et le plus dur, c'était d'oublier. Même Morse, malgré son cynisme, parvenait à pardonner, jamais à oublier. Comment le pourrait-il ?
Service funèbre, l’un des meilleurs de la série (Silver Dagger Award en 1979), est l’occasion de retrouver un Morse aux sens aiguisés mais d’humeur plutôt maussade, voire carrément désagréable, même si le plaisir de travailler (et de partager quelques pintes) avec le fidèle sergent Lewis lui apporte quelques satisfactions. Il confirme son personnage de célibataire amateur de musique classique et de mots croisés, un peu alcoolique, très sensible au charme des jolies femmes, quelle que soit leur profession et leur implication dans les événements.