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Comme on l’aura deviné, Les filles de Caïn (The daughters of Cain - 1994) est un roman où les femmes ont toute leur importance : d’origines diverses – femme de ménage, prostituée, enseignante du secondaire – ce ne sont pas vraiment des saintes. Toute la question est donc de savoir ce qui les lie et quel rapport elle pouvaient bien avoir avec Felix McClure, brillant universitaire et ex-professeur d’histoire à Wolsey College, Oxford, découvert mort dans son appartement. Pas des saintes donc, mais les hommes sont-ils plus recommandables ?

Un de ses collègues ayant déclaré forfait, peut-être effrayé par la complexité du cas, Morse doit prendre l'enquête en marche et, finalement s’en réjouit car cela lui a évité de patauger dans le sang de la scène de crime. Mais rien n'est simple pour autant, quand on ne trouve pas l’arme du crime et qu’il n’y a ni suspect ni motif… et qu’un deuxième cadavre est découvert. Heureusement, le sergent Lewis est là et les pubs sont ouverts.

Les filles de Caïn est l’antépénultième enquête d'un Morse fatigué et malade, d’où un traitement strict de pénicilline, paracétamol et pur malt. C’est un homme désemparé qui pense de plus en plus à la retraite.

« Morse suddenly felt very moved; very lost, very helpless, very upset. »

« Morse se sentit soudain très affecté, tout à fait perdu, impuissant et bouleversé. »

Au-delà des considérations de l’inspecteur sur sa situation personnelle et son état de santé – que tabac et alcool n’ont pas épargné – Les filles de Caïn est plus un roman de procédure policière que d’un roman d'intrigue (whodunnit) puisque Morse en vient très vite à soupçonner l'identité du meurtrier, du moins pour le premier homicide, et que, pour une fois, il ne se trompe pas. Mais savoir comment et surtout pourquoi cela est arrivé est une autre histoire, surtout quand le second assassinat vient compliquer les choses. Tout cela donne un roman assez lent, à l’intrigue linéaire, dans lequel le lecteur suit l'inspecteur et Lewis dans une enquête de routine, avec un Morse bien embarrassé par toutes ces suspectes, surtout qu’il est loin d’être indifférent au charme de certaines.

Nous touchons à la fin des treize enquêtes de Morse écrites par Colin Dexter, avant La mort pour voisine et Remords secrets, et Les filles de Caïn ne doit pas être considéré comme un roman « autonome » ni être lu comme une porte d’entrée dans la série. Le lecteur y retrouvera l’ambiance d’Oxford et du milieu universitaire, toujours très authentiques. Par contre, si l’histoire ne manque pas d’intérêt, avec un certain suspense, des sous-intrigues et des rebondissements dans les derniers chapitres, le roman n’a pas la complexité des précédents. Quant à la romance de Morse, pourra-t-elle se concrétiser ? On peut penser que oui puisque retrouver l’objet de son désir amoureux est  un devoir professionnel pour l’officier de police et un but nécessaire pour l’homme…

Tag(s) : #Oxford, #Policiers, #Les enquêtes de Morse
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