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La brigade criminelle vient d’accueillir son nouveau patron, une jeune commissaire venue du renseignement. Son baptême du feu la conduit dans une luxueuse chambre de l’hôtel Crillon où un ingénieur japonais s'est donné la mort par éventration (seppuku). Simple suicide ou incitation au suicide ? Par ailleurs, alors que ses collègues s’activent, Philippe Valmy vient de rejoindre la brigade chargée de l’aide aux sans-abris.

Après Les cicatrices de la nuit (Prix du quai des orfèvres 2020) et Les souffles de la nuit, Soleil levant est le dernier volet d’une trilogie dont le commandant Valmy est le héros récurrent. Ceux qui n’ont pas lu les deux premiers romans découvriront par bribes des éléments de sa vie professionnelle et personnelle. On ne saura pas tout mais on comprend vite qu’il a pris cher et qu’il est au bord du gouffre.

Le personnage n’est pas très original (on pense à Kurt Wallander, John Rebus ou Benny Griessel… entre autres), mais cela dit, Soleil levant est une bonne histoire de flics et un bon polar de procédure autour d’une équipe soudée et efficace dans sa complémentarité. Certes, l’auteur n’évite pas les clichés (« Ça fait des siècles qu’on nous dit que l’amour, ça fait mal. (…) Et nous, on y va, tête baissée, comme des cons ») et les approximations stylistiques (« La nuit avait eu le bon goût de se taire »). Les histoires personnelles sont bien sûr présentes mais ce sont là les règles obligées du genre. On les accepte d’autant plus qu’Alexandre Galien ne s’appesantit pas.

Sur une intrigue et des développements classiques (analyse de la scène de crime, enquête, planques, filatures, interventions musclées…) Alexandre Galien excelle à capter l’attention du lecteur. L’histoire, racontée en courts chapitres, ne connaît pas de temps morts et même les retours en arrière sur la vie d’un personnage-clé sont agréables à lire. Cette technique narrative largement utilisée par le polar nordique n’est pourtant pas facile à maîtriser et lasse souvent. Sans un être un page-turner qui vous tient en haleine, Soleil levant vous incite toutefois souvent passer rapidement au chapitre suivant.

Comme Les cicatrices de la nuit, le roman s’inscrit dans la tradition du Prix du quai des Orfèvres en mettant en scène une équipe de la PJ et dont la mission est relatée avec réalisme. On peut trouver cela convenu et considérer que les œuvres lauréates sont avant tout des récits à la gloire de la police. Certes, Soleil levant est dans cette veine et il n’évite pas les thèmes à la mode, même si on peut regretter que l’évocation finale de magouilles entre partis politiques et crime organisé soit un peu survolée. On n’est pas chez Pouy ou Daeninckx. Certains reprocheront aussi à Soleil levant un côté feel-good polar ! Mais finalement, on passe un bon moment.

Soleil levant, Neuilly-sur-Seine, Michel Lafon, 2021, 224 p.

Tag(s) : #Paris, #Policiers
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