Jusqu’où peut-on aller pour se garantir l’accès à une brillante position académique et sociale ? La question est posée dans La mort pour voisine, une nouvelle enquête dans le milieu universitaire d'Oxford, un monde clos dans lequel tous les coups ou presque sont permis. Nous avons ici deux histoires distinctes, sans liens apparents, quoique… D’abord, qui l’emportera des deux candidats au prestigieux poste de Doyen (Master) du non moins prestigieux Lonsdale College. Et quel rôle jouent leurs épouse respectives, prêtes à donner de leur personne pour soutenir leurs maris. Ensuite, qui pouvait en vouloir à Rachel James, une jeune et séduisante physiothérapeute, abattue un matin d'une balle tirée à travers la fenêtre de sa cuisine alors qu’elle prenait son petit-déjeuner. Et que penser de son voisin, journaliste ambitieux et doué, mais guère scrupuleux dans le choix de ses méthodes d'investigation ? Entre ambition, adultères en série et désirs de vengeance, bref la routine oxonienne, Morse et le sergent Lewis ne chôment pas. Surtout quand un deuxième cadavre vient compliquer les choses.
L'intrigue est complexe – toute lecture d’un roman de Colin Dexter demande lenteur et attention – et les fausses pistes et rebondissements sont nombreux. Même Morse s'y perd un peu et devra même recourir à des méthodes peu orthodoxes pour en savoir plus sur un des suspects. Grâce à ses supputations brillantes mais pas toujours convaincantes et au pragmatisme de Lewis, le binôme résoudra l’affaire, en soixante-huit courts chapitres, tous introduits par une citation de circonstance. Une affaire qui aura des conséquences inattendues sur l’élection du Master de Londsdale College.
Ce deuxième et avant-dernier roman de la série laisse un arrière-goût d'amertume. Le Chief-inspector vieillit et les conséquences de ses excès passés l'obligent à prendre à nouveau le chemin de l'hôpital et à suivre – de manière plutôt laxiste – un régime. Mais à quelque chose malheur est bon (Every cloud has a silver lining) et un séjour l’hôpital lui vaudra de rencontrer celle qui sera sa dernière conquête féminine. C'est donc un Morse apaisé et apparemment heureux qui visite à la fin du roman Bath et ses thermes romains, d'où il envoie à son fidèle sergent une carte postale signée enfin de son prénom (1), resté mystérieux dans les onze précédents romans.
- L’annonce de Colin Dexter avant la publication de La mort pour voisine qu’il allait enfin dévoiler le prénom de Morse dopa les ventes de manière spectaculaire ; 120 000 exemplaires furent vendus les quatre premières semaines.