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Enquête en deux temps à Ludlow, ville paisible de l’ouest de l’Angleterre, après le suicide d’un diacre de l’église locale accusé de pédophilie. Des éléments troublants conduisent à solliciter Scotland yard, tout d’abord le sergent Barbara Havers (tabagisme aigu) et la commissaire Isabelle Ardery (alcoolisme aigu) sur le mode chien et chat, puis la même Barbara et son chef, l’inspecteur Thomas Lynley (aristocrate nonchalant), sur un mode plus complice.

Il n’y a pas vraiment de surprises dans ce vingtième épisode (paru en 2018 pour la version originale) des aventures de Lynley et Havers : l’intrigue est solide mais progresse lentement (700 pages quand 500 auraient certainement suffi) ; les personnages centraux, familiers des lecteurs (lectrices) depuis Enquête dans le brouillard (1990), répondent à leurs attentes ; les autres protagonistes sont représentatifs du milieu social d’une petite ville de province ; le suspense est garanti même si l’on n’est pas dans le thriller. Bref, tout est bien huilé, avec en plus de la couleur locale (la ville historique et ses visiteurs), quelques spécimens locaux (un clochard philosophe et des étudiants adeptes des bitures express) et des scènes chaudes (pas trop).

On retrouve dans La punition qu’elle mérite (titre étrange, la fin du roman ne m’a pas permis de saisir à qui le pronom personnel faisait vraiment référence) des thèmes chers à la romancière américaine : l’hypocrisie sociale, les relations de parents-enfants, la jalousie, la sauvegarde des apparences… On peut toutefois regretter qu’elle s’étende assez longuement et lourdement sur une analyse psychologique au premier degré des relations familiales et des problèmes de couples sans se soucier de les insérer dans un contexte social et politique bien défini comme le fait Eva Dolan par exemple.

Mais cela importe-t-il au lectorat d’Elizabeth George qui se reconnait dans des personnages apparemment complexes et des situations qui ne le sont pas moins ? On peut penser qu’il se passionnera pour les familles au cœur de l’intrigue comme pour les flics de Scotland Yard dont il suit l’évolution personnelle et professionnelle depuis bientôt trente ans. Et cela n’est pas terminé avec une Barbara Havers qui semble plus sereine et une Isabelle Ardery qui, elle, plonge inexorablement, victime de ses démons… Bref, ce gros roman (encore une fois, il y a beaucoup de délayage et j’ai un peu peiné à mi-parcours) n’est pas désagréable à lire quoiqu’un peu bâclé quant aux explications finales. Nul doute qu’il satisfera les fidèles d’Elizabeth George qui attendent certainement déjà la prochaine enquête avec impatience.

Tag(s) : #Policiers
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