La patience de Maigret est une enquête rapide, conclusion d’une longue traque par la PJ de voleurs de bijoux, évoquée dans Maigret se défend. L’action se déroule essentiellement dans l’immeuble du crime, où Maigret a l’impression de parcourir « une sorte de Paris condensé » » : une Américaine excentrique, un barman, des rentiers, deux représentants de commerce, une pédicure, un moniteur de gymnastique, des gens très modestes et des bonnes dans les chambres du dernier étage, sans oublier la victime, une figure du milieu sur le retour… Un roman qui serait banal s’il n’était une illustration de la « méthode Maigret ».
« Les fenêtres de l’appartement étaient larges ouvertes, laissant pénétrer les odeurs du dehors, les bruits familiers du boulevard Richard Lenoir, et l’air, déjà chaud, frémissait ; une fine buée, qui filtrait les rayons du soleil, les rendait presque palpables. » (Tout Maigret VIII-533 © Omnibus 2007)
« Si le préfet pète sec avait pu voir Maigret en ce moment, ne l'aurait-il pas encore accusé de se livrer à un travail indigne d'un divisionnaire ?
Pourtant, c'est ainsi que le commissaire avait réussi la plupart de ses enquêtes : en montant les escaliers, en reniflant dans les coins, en bavardant à gauche et à droite, en posant des questions futiles en apparence, en passant des heures dans des bistrots parfois peu recommandables. » (Tout Maigret VIII-568 © Omnibus 2007)