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Pourquoi assassiner un pauvre diable qui essaie de survivre en vendant des sacs de contrefaçon par un froid glacial sur le Campo San Stefano, à deux pas du pont de l’Accademia? Qui pourrait en vouloir à l’un de ces Sénégalais que les Vénitiens appellent les « Vu compra » et qui proposent leurs articles aux touristes? 

Pas facile pour Guido Brunetti, surtout quand il découvre pour quelques millions d’euros de diamants dans la pièce sordide où vivait la victime, à quelques mètres de la Via Garibaldi, et quand il lui est signifié que l’enquête n’est pas de son ressort.

Brunetti doutait beaucoup que les propriétaires aient l'obligeance d'offrir la protection d'un contrat en bonne et due forme aux africains - il leur répugnait déjà de le faire pour les Vénitiens. Car, une fois qu'un locataire avait un bail, il devenait très difficile, voire impossible à expulser. Sans compter qu'un bail devait comporter le montant du loyer et que du coup, ce revenu devenait visible, autrement dit imposable ; un propriétaire sain d'esprit cherchait toujours à éviter ce genre de choses. Si bien qu'il y avait des chances pour que les Africains - pas moyen d'éviter le jeu de mots, se dit Brunetti - louent au noir.

Donna Leon - De sang et d’ébène © Points 2017

De sang et d’ébène (Blood from a Stone, 2005) n’est pas un grand polar de Donna Leon ; des quartiers touristiques au milieu plus populaire de Castello, l'histoire est un peu embrouillée, entre vendeurs à la sauvette, trafic de diamants sales, financement de luttes révolutionnaires, intérêts financiers et miniers...tout cela sur  fond de rivalités entre services. Mais c’est un roman assez émouvant, qui met le doigt sur une Venise de plus en plus envahie par les touristes et où survivre pour les vendeurs de souvenirs et d’objets contrefaits n’est pas une mince affaire.

Un roman intéressant aussi pour les amoureux de la série, avec de longs développements sur la vie familiale des Brunetti, Guido et Paola rencontrant quelques difficultés à faire comprendre à leur fille la réalité d’un monde qui change et l’empathie qu’il convient d’avoir pour ceux qui sont différents.

Bref,un assez bon cru, même si la conclusion, un peu bâclée, peut laisser le lecteur sur sa faim.

Tag(s) : #Venise, #Policiers
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